Le syndrome de la lunette de chiotte

22 février 2011  | 1 commentaire

Catégories: Humeur

Si les cimetières sont remplis de gens irremplaçables, les déchetteries sont quant à elles remplies d'objets indispensables… mais inutilisables à cause de leur finition douteuse et de leur fiabilité proche du néant qui font qu'on ferait passer un sale quart d'heure à l'ingénieur qui a conçu cet objet de @£¥%# s'il venait à passer par là !

Je suis sûr qu'il vous est arrivé des dizaines de fois de pester contre un objet qui ne tient pas ses promesses de robustesse et de fiabilité et qui vous lâche alors que ca ne fait pas plus de 3 semaines que vous l'avez acheté. Allez, je donne mon billet que vous avez déjà vécu au moins une des situations suivantes :
- la fermeture éclair de valise qui coince soudainement a trois minutes du départ ;
- le parapluie tout neuf qui casse une baleine sur deux au premier coup de vent ;
- l'essoreuse à salade qui exige que vous fassiez dix tours avant de consentir en faire un ;
- le tournevis cruciforme qui se casse les dents sur la première vis un peu récalcitrante ;
- la porte du congel de frigo qui ne ferme plus a cause du gel. 

Et pourtant tous les objets ci-dessus ont en commun des caractéristiques qui font que ça ne devrait pas arriver :
- ce sont des objets simples (contrairement a un ordinateur ou une voiture qui auraient l'excuse de l'hyper sophistication pour justifier un éventuel manque de fiabilité) ;
- on les fabrique depuis des lustres, on devrait donc maitriser les points clés qui les renderaient fiables ;
- certains fabricants produisent des modèles fiables, ce qui prouve que c'est possible de faire les choses bien !

Parmi ces objets, celui qui présente le plus grand ratio Nombre de défauts / Simplicité / Expérience des fabricants est peut-être la lunette de chiotte ! Quoi de plus simple qu'une lunette de chiotte en effet ? Et depuis quand fabrique-t-on cet objet ? Des dizaines d'année ! Et pourtant, avez-vous déjà recensé les défauts courants de cet objet usuel ? Mon petit doigt me dit que vous ne l'avez jamais fait ! Allons-y donc ! Les lunettes de chiottes, très souvent :
- jaunissent avec le temps ce qui les rend moins appétissantes, convenez-en…
- se cassent en leur milieu, ce qui fait que vous risquez de vous coincer une partie anatomique ultra sensible, attention à vous !
- ont des fixations défaillantes, ce qui provoque votre sursaut quand elle se désaxe subitement sous votre poids, vous donnant l'horrible sensation de tomber dans le trou
- présentent de mutiples petits recoins et anfractuosités qui transforment le nettoyage en véritable petit moment de bonheur
- et surtout sont conçues d'une façon telle qu'elles ne tiennent pas verticalement plus d'une demi seconde, ce qui pousse les hommes qui font ça debout à réaliser des prouesses s'ils ne veulent pas se faire enguirlander par Madame !

C'est pour toutes ces raisons qu'on peut parler de Syndrome de la lunette de chiotte quand on a un objet simple, devant être facile à fabriquer mais qui présente de nombreux défauts : pour faire court, vous me pardonnerez l'expression, un truc de merde !

Mais comment se fait-il que, malgré tous les efforts de l'industrie, la technologie galopante et les procédures ISO 9000, on arrive encore à trouver de tels produits ? Le mécanisme est simple et je ne vais pas apprendre grand chose à qui que ce soit : la concurrence pousse a obtenir le meilleur rapport qualité perçue/prix, le prix etant très visible du consommateur est donc tiré à la baisse avec des innovations permanentes (baisse du poids, matériaux bas de gamme, fabrication rapide, etc.), la qualité etant nettement plus difficile à percevoir par ce même consommateur, ce n'est pas forcement sur ce critère que vont se battre les fabricants… Résultat des courses : on est victime du syndrome de la lunette de chiotte !

Que faut-il faire pour éviter ça ? Tout d'abord s'informer le plus possible sur les produits, sur le web par exemple, pour être mieux appréhender la qualité réelle de ce qu'on veut acquérir mais aussi peut-être acheter plus cher : ça vous paraitra paradoxal mais ma grand mère disait toujours qu'il n'y a que les riches qui peuvent se permettre d'acheter pas cher ! A méditer…



1 commentaire
  • Commentaire par Pierre Col
    05/11/2011 at 08:42
    Excellent billet Anthony !

    Et pour faire écho à ta conclusion, comme le dit Lino Ventura dans un film de Michel Audiard, "Le prix s'oublie, la qualité reste !"

    Ce n'est hélas pas toujours le cas, j'ai en tête une certaine moto rouge, très puissante et très légère, aussi chère que prestigieuse, fabriquée en petite série dans la banlieue de Bologne...
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